jeudi, mars 16, 2006

Jeu d'écriture avec Nicolas Kurtovich (2001)


Voilà le résultat d'un jeu d'écriture lors d'ateliers du même nom à l'école normale (école des maîtres ;-) ) courant 2001. Le résultat, un poème a entendre, rythmé je trouve mais sombre et au titre tiré par les cheveux LOL... Quoiqu'il en soit, je l'aime bien et vous le fait partager ici.

(En illustration, le résultat perso d'un atelier plastique lors de ma formation à l'école normale avec un artiste calédonien que j'adore : Subileau, cette oeuvre s'appelle "Infini de Vie")

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Consigne du jeu : A partir de la série de mots prélevées d'une nouvelle de Nicolas Kurtovitch, écrivez un texte en restituant l'ambiance que ces mots et expressions vous suggèrent.

"sabre d'abattis - autres petits secrets - la route goudronnée - la terre - détruire l'équilibre - personne ne le vit à son travail - il avait instinctivement pris un rythme de coupe bien précis - des trop vulgaires - une parole de paix - une touffe de lantanas - ce vieil homme - les voix de ton ventre - de violants coups de hache - le visage contre terre - il la répandit dans ses cheveux "

“ mélancolie monotone d'un soir d'été sans lune ”

Un sabre d'abattis s'abattit dans ses cheveux, dans ses cheveux. Dans ses cheveux il s'abattit, s'abattit, s'abattit. Sous ses cheveux, il tressaillit.

D'autres petits secrets revenaient à sa mémoire. D'autres petits secrets qui réveillaient en lui moultes souvenirs telle une file de voitures sur une route goudronnée. D'autres petits secrets...

La terre subtil équilibre, la terre merveilleux équilibre,
l'homme destructeur d'équilibre ;
L'homme, détruire l'équilibre, l'homme, construire l'équilibre,
Homme, équilibre.

10 janvier 2000, personne ne le vit à son travail, personne, qui ?
Mais qui est personne, et qui est-il lui ?

Souvenirs, secrets, hommes, terre, ...équilibre.

Mon cerveau étranger, mon cerveau espéré. Stop !
Il avait instinctivement pris un rythme de coups bien précis.
Un rythme inconnu, un rythme trop connu.
Un prégnant, un fatiguant, un flippant... Stop !

Des traces trop vulgaires me reviennent en mémoire, des paroles de paix, une touffe de lantanas, ce vieil homme sur le bord de la route goudronnée un matin d'été.
Les voix de ton ventre sont impénétrables seigneur ; Où places-tu ton ego seigneur ? Où places-tu notre foi ?

Vois ici le cri d'un homme déchiré, d'un vieil homme sur le bord d'une route
goudronnée.

Tes cris raisonnent en moi tels de violents coups de hache, hache, hache.

je n'en peux plus saint homme, j'en n'en peux plus.
je cherche la paix, la paix, je cherche la paix, le croiras-tu ?

Le visage contre terre je fuis; Le visage au delà des terres je bénis.
Que préfères-tu, saint homme, que préfères-tu ?

La réponse ne se fit pas attendre. L'Amour arriva, la vie s'effaça, la vie continua et le saint-homme, oui, le saint-homme, la répandit dans ses cheveux, oui, dans ses cheveux. Il la répandit et du même coup nul ne faillit. La vie faiblit, la vie pâlit mais jamais elle ne plie. Et vous seigneurs, vous aimez-vous ?

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